Au cabinet, ou à l'extérieur, une question revient souvent sur la table : Comment faites-vous ? Comment arrivez-vous à sentir et comprendre ce dont le corps a besoin ?
J'essaye donc d'expliquer avec des mots simples les techniques que j'utilise, et en quoi elles consistent, ce que je vais faire ici. Mais tout d'abord, il est important de resituer l'ostéopathie à son domaine.
L'ostéopathie est une thérapie manuelle qui prends en compte l'unité du corps du patient. Selon Andrew Taylor STILL, l'ostéopathie régit sous 5 règles :
- Unité du corps : Le corps est une entité complète, qui fait référence autant au physique qu'au psychique et donc à leur association à la recherche de l'homéostasie (équilibre du corps).
- Règle de l'artère : Partant du principe d'un bloquage, les vaisseaux seraient donc touchés par ce bloquage et n'irrigueraient pas correctement les tissus, entrainant donc une pathologie tissulaire.
- Structure gouverne la fonction : Selon A.T. STILL "Si le squelette est un tant soit peu déséquilibré, il se produit une altération du mouvement qui engendre à son tour une faiblesse de la structure". En cas de modification de la structure, la mobilité est réduite et la structure ne peut exercer sa fonction correctement, se traduisant alors par des douleurs.
- L'auto-guérison : Le corps possède ses propres capacités à se guérir, à chercher ce point d'homéostasie. Mais lorsqu'il n'arrive pas à le faire de lui-même, l'ostéopathe vient donner un coup de pouce, et réamorce cette auto-guérison.
- Le patient et non la maladie : C'est le patient qui est au centre de l'attention de l'ostéopathe, car chaque personne a son propre vécu, sa propre histoire. Le rôle de l'ostéopathe est de prendre en compte son patient de manière globale.
L'ostéopathie a connu ses dernières années de nombreux virages et la réglementation n'a fait qu'évoluer dispersant ainsi les avis des uns et des autres. Les écoles reconnues par le Ministère de la Santé et des Sports enseignent toutes les techniques d'ostéopathie, pour élargir notre champs de compétences. Ne pas toutes les maîtriser, c'est réduire nos soins thérapeutiques, limiter notre impact positif sur nos patients. Certaines techniques sont moins faciles à intégrer car demandent beaucoup plus de travail et d'investissement, d'autres sont moins fatigantes pour le praticien et sont souvent privilégiées par de nombreux ostéopathes.
Ostéopathie structurelle
Cette technique est la plus connue de toutes car exercée en grande majorité. Elle est à la fois demandée car les personnes pensent que le bruit du "Crack" est plus efficace qu'une méthode plus douce. Mais elle effraye également car ce bruit peut ne pas être rassurant et ces personnes n'aiment pas la sensation que cela produit.
Attention ! On ne mesure pas l'efficacité d'une technique à l'intensité de son bruit !
Cette méthode vise à travailler sur les articulations notamment, mais aussi sur les différents paramètres de mobilité et d'élasticité des tissus. Cependant, cette technique n'est pas adaptée à tous, il existe des contre-indications, notamment chez les personnes âgées, personnes en ostéoporose, mais aussi chez les nourrissons, et enfants, etc... . Rassurez-vous, votre ostéopathe est formé à déceler les contre-indications, et prendra toutes les précautions nécessaires.
Parmi les possibilité structurelles, nous retrouvons :
- Trust : C'est le "Crack", qui correspond à la mise en tension de l'étage souhaité, dans les paramètres à mobilité réduite, et d'engager une action à amplitude basse mais haute vélocité.
- Recoïl : C'est l'étirement d'un ligament jusqu'à sa barrière tissulaire, suivi de la majoration de cet étirement en basse amplitude, haute vélocité.
- Myotensif : Consiste à faire contracter un muscle, ou faire mettre en tension un ligament via la contraction de certains muscles par la patient lui même. L'ostéopathe règlera simplement les paramètres avant, et puis demandera à son patient d'exercer une pression contre résistance dans le sens voulu.
Ostéopathie fonctionnelle
L'ostéopathie fonctionnelle regroupe l'ostéopathie viscérale, crânienne, et l'ostéopathie des fascias. Elle concerne donc tous les organes et tissus du corps :
- Gaine du cou
- Fascias du corps entier
- Viscères du cou
- Viscères du thorax
- Viscères de l'abdomen
- Viscères du petit bassin
- Vaisseaux sanguins et nerfs
- Organisation du crâne et sinus
Cette ostéopathie agit sur toutes ces structures avec des techniques douces de mobilisation, de traction. L'ostéopathe ne saisit pas à proprement parler de ces organes, il travaille avec eux en projection. L'ostéopathe va donc traiter les tensions qu'il ressent dans les mains, qu'il détectera par un bilan complet et des tests de mobilité, et qui provoquent des perturbations soit de la structure ou de la fonction.
La structure gouverne la fonction et réciproquement !
L'ostéopathie crânienne est la plus complexe des approches, mais très puissante en terme de résultats. L'ostéopathe agit en projection des différentes structures mais aussi sur les sutures du crâne. Cette méthode est applicable sur n'importe quel individu, même si elle est plus connue sur les bébés avec les déformations du crâne (déformations - aplatissement).
Une question revient souvent : Mais comment vous faites ? Tout simplement, au bout de quelques secondes, la main de votre ostéopathe induit une réaction sur votre peau, même sans que cette dernière ne bouge.